de vudeloin » Jeu 10 Mar 2011 19:28
Pour examiner la question de la présence du Front National et du potentiel résultat qu’il pourrait obtenir, il importe de revenir, maintenant que la liste des candidats est connue, sur la réalité du dépôt des candidats de ce parti à l’occasion de ces cantonales.
Le nombre de candidats ne donnant qu’une image de l’implantation d’un parti, on se gardera évidemment de toute conclusion hâtive mais toutefois les grandes lignes déjà relevées apparaissent de nouveau.
Et à propos de grandes lignes, reprenons donc notre fameuse ligne Caen Perpignan pour commencer par examiner la situation des régions situés au Nord, à l’Est et au Sud Est de cette ligne tout d’abord.
Dans le Nord Pas de Calais, le FN est présent dans les 78 cantons soumis à renouvellement, performance qu’il complète avec la Picardie voisine où il est présent dans les 60 cantons renouvelables, étant même en situation de se substituer à l’UMP dans certains cas, comme nous l’avons déjà vu.
En Champagne Ardennes, le FN aligne 72 candidats, réussissant notamment à présenter des candidats dans tous les cantons de la Marne, et la quasi-totalité des cantons des autres départements de la Région.
En Ile de France, le Front présente au total 150 candidats, les deux seuls cantons manquants étant deux des cantons de Seine Saint Denis.
En Bourgogne, le FN n’a pas réussi à se présenter partout mais il aligne tout de même 83 candidats, ce qui est une performance assez significative.
Il est également présent dans 56 cantons de Haute Normandie, ne manquant que quelques cantons parmi ceux renouvelables.
En Centre Val de Loire, le FN a investi 81 candidats, ne parvenant pas à être présent partout, souffrant par exemple d’une relative absence dans l’Indre, l’Indre et Loire et le Cher.
Sur le Grand Est, notons ses 39 candidats en Franche Comté ( il n’est pas présent partout et souffre notamment d’un certain déficit de candidatures en Haute Saône, où il avait parfois obtenu de bons scores, et dans le Doubs et le Jura, où il a quelque peine à présenter des candidats dans les cantons montagnards ), 29 en Alsace où peut s’exercer la concurrence d’autres candidats de droite et 65 en Lorraine où, s’il est présent en Moselle, il souffre de quelques insuffisances en Meurthe et Moselle, seul département de gauche de la région pour l’heure.
En Région Rhône Alpes, malgré quelques manques, grosse présence également du FN avec 156 candidats sur les 8 départements, seule la Drôme avec 13 candidats sur 18 cantons pouvant être considérée comme un peu moins couverte.
Notons cependant que les cantons drômois manquants sont des cantons de montagne.
Plus au Sud, le FN est assez présent également en région Languedoc Roussillon, puisque ses candidats y sont 82, avec un fort contingent dans l’Hérault, le Gard et les Pyrénées Orientales et une faiblesse chronique en Lozère.
En Provence Alpes Côte d’Azur, le FN est largement présent avec 100 candidats, parvenant notamment à être présent partout ou presque dans les Bouches du Rhône, le Var, le Vaucluse et les Alpes Maritimes.
Il a plus de difficultés dans les cantons alpins puisqu’il n’aura que 14 candidats dans les deux départements alpins et que ses manquants dans le 06 concernent notamment la partie montagnarde du département.
Enfin, notons que, comme d’habitude, le Front est assez peu présent en Corse avec 8 candidats seulement, nombre inférieur à la moitié des cantons renouvelables.
La situation du FN est moins glorieuse dans les huit régions restantes.
En Basse Normandie, le FN présente au total 38 candidats, avec notamment une faiblesse dans la Manche ( 7 candidats ) et le Calvados ( 14 ) qui semble avoir quelques liens avec la crise ouverte par le départ du député européen Le Rachinel, dont on rappellera qu’il tente depuis plusieurs années de récupérer auprès des Le Pen le remboursement des avances financières faites au Front pour les campagnes électorales.
En Pays de Loire, le FN présente 57 candidats, ne présentant par exemple que 13 candidats en Loire Atlantique et 7 en Mayenne.
En Bretagne, il est réduit à 30 candidats, n’ayant par exemple que deux candidats dans le Finistère et fort peu en Ille et Vilaine ou dans les Côtes d’Armor.
Ce qui semble vouloir prouver que le FN n’a même pas réussi, dans cette région, à convaincre ses candidats des régionales à se porter candidat aux cantonales.
Je rappelle qu’on peut fort bien être candidat dans un autre canton que celui où l’on réside, dès lors qu’on est domicilié dans le département d’élection.
En Poitou Charentes, 55 candidats FN sont sur la ligne de départ avec une forte présence en Charente Maritime et une plus réduite en Deux Sèvres ( 6 candidats ) et dans la Vienne ( 9 ).
Le Limousin est marqué par l’absence totale de candidats FN dans deux des trois départements, les 13 candidats du Front étant tous présentés en Haute Vienne et singulièrement dans l’agglomération limougeaude.
Là aussi, la question se pose : que sont devenus les 26 candidats des régionales dans la Creuse et la Corrèze ?
En Auvergne, le Front présente 32 candidats, dont 17 dans la seule Haute Loire où il a réussi à être présent partout.
Ailleurs, sa présence est bien plus réduite et il n’a par exemple que 9 candidats ( 18 au total ) là où il avait 22 candidats aux régionales, dans le Puy de Dôme.
En Aquitaine, le Front National a réussi à déposer 60 candidats dont 26 pour la seule Gironde, qui est le seul département de la région couvert à plus de 50 %.
Les autres départements sont en effet moins couverts : 4 candidats seulement dans les Landes, par exemple ou 9 dans les Pyrénées Atlantiques.
Enfin, dans la région Midi Pyrénées, le FN investit 80 candidats sur les huit départements avec quatre départements à faible représentation : Aveyron (3 candidats), Ariège (5), Lot (1) et Gers (2).
Ce qui fait que nous avons 1 059 candidats FN à l’Est de notre ligne et 365 à l’Ouest.
Je ne prends pas de pari mais je pense que, pour les éventuels seconds tours, nous devrions avoir un rapport encore plus déséquilibré.
Merci de m’indiquer les éventuelles erreurs de décompte !