de vudeloin » Ven 28 Jan 2011 02:22
Quelques éléments donc sur le canton de Montfermeil...
Trois communes le composent, à savoir Coubron ( qui n'a jamais du être gérée par la gauche ou alors personne ne s'en souvient ), Vaujours et Montfermeil qui fut une municipalité communiste jusqu'en 1983, où l'emporta Pierre Bernard.
Cette ville avait d'ailleurs connu un maire communiste avant guerre, puis à la Libération, avant de le redevenir entre 1953 et 1983.
Vaujours est devenue en 2008 une ville centriste, le maire Dominique Bailly ayant battu le sortant UMP.
Aux élections municipales de 2008, Xavier Lemoine, maire de droite UMP de Montfermeil, proche du sénateur Dallier, a obtenu 60,2 % des voix face à deux listes de gauche.
La ville, notons le, est littéralement coupée en deux parties : d'une part, le vieux village, noyau ancien issu de l'essartage de la forêt de Bondy ( nous pourrions relire Les Misérables et nous retrouver dans l'auberge des Thénardier ) et d'autre part, la trop célèbre copropriété des Bosquets, fortement dégradée avec le temps et qui constitue une sorte d'exemple de ce type de situation dans le paysage urbain français.
La ville, située en Seine et Oise avant la création de la Seine Saint Denis ( elle était en 1832 dans le canton de Gonesse ! ), comptait 8 300 habitants en 1954, un peu plus de 12 000 en 1962 et plus de 21 000 en 1968, au fur et à mesure de l'urbanisation des Bosquets.
En 2007, Nicolas Sarkozy était arrivé en tête sur Montfermeil avec 5 111 voix contre 4 684 voix pour Ségolène Royal.
Tout dépend sans doute des électeurs qui viennent aux urnes puisque lors des municipales, la liste Lemoine a fait 4 063 voix, soit environ un millier de moins que le Président de la République, mais la gauche 2 683, soit deux mille de moins.
Sans connaître les résultats par bureau de vote, on peut supposer que les Bosquets sont « moins sortis « que les habitants des autres quartiers de la ville.
Aux régionales de 2010, les habitants de Montfermeil ne se sont pas bousculés dans les isoloirs.
Nous avons eu 4 678 votants au premier tour, avec un classement UMP – PS – FN – Verts – FG.
La droite, le centre et l'extrême droite ont fait 2 380 voix tandis que la gauche et l'extrême gauche faisaient 2 107 voix.
Au second tour, la liste Huchon l'a emporté avec 2 680 voix et la liste Pécresse a chuté à 2 164, subissant sans doute une désaffection de l'électorat FN et Modem, sinon DLR.
A Coubron, la commune avait massivement voté Sarkozy ( plus de 61 % ).
Aux municipales de 2008, la liste UMP de Raymond Coenne a largement gagné avec 1 424 voix contre 654 à la liste de gauche.
Une baisse de 362 voix du coté de l'UMP et une chute de 474 voix du côté de la gauche.
Aux élections régionales de 2010, la liste Pécresse l'a emporté avec 760 voix contre 749 à la liste de gauche, un score quasi jamais atteint par la gauche dans cette ville.
A noter que la liste FN a fait plus de 18,5 % au premier tour, à comparer par exemple avec les 10,4 % de la même liste à Saint Denis...
A Vaujours, qui partage avec Coubron les carrières de gypse qui ont fait la spécialité de la ville, Nicolas Sarkozy a obtenu 57,4 % des voix et 1 657 suffrages.
Les municipales 2008 ont marqué une première évolution puisque deux listes de centre et de droite étaient présentes ainsi que deux listes de gauche.
Au premier tour, la liste centriste est arrivée en tête avec 809 voix, devant la liste PS avec 557 voix, la liste UMP du maire sortant 526 et la liste divers gauche 398.
Le second tour a connu les mêmes listes et le même ordre d'arrivée : liste centriste en tête avec 935 voix, contre 672 à la liste PS, 508 pour l'UMP et 284 pour la liste DVG.
Les désaccords à gauche ont peut être coûté la conquête de la commune.
Enfin, aux régionales 2010, si la liste UMP est arrivée en tête avec 411 suffrages, le second tour a été marqué par une participation assez faible ( 45,7 % ) par rapport aux habitudes locales et la gauche est arrivée en tête avec 878 voix contre 737 suffrages à la liste Pécresse.
Nous avons donc un canton qui a nettement voté Sarkozy ( environ 1 500 voix d'avance ), où les trois communes ont voté pour des équipes de droite ou du centre mais où le scrutin régional a modifié un peu la donne.
Avec une gauche en tête de près de 650 voix, avec une participation plus réduite.
En 2004, la gauche avait obtenu 4 331 voix aux cantonales ( 4 305 aux régionales ), la droite classique 3 616 et le FN 1 935 ( plus 182 pour un autre candidat d'extrême droite ).
Nous avions eu une triangulaire au second tour où Raymond Coenne l'a emporté avec 4 701 voix, contre 4 587 pour le candidat PS et 1 623 pour le FN.
Raymond Coenne, maire de Coubron, n'avait d'ailleurs dû son élection qu'au vote des habitants de sa ville, Montfermeil comme Vaujours ayant placé en tête le candidat PS.
Il faut donc voir qui est candidat dans ce canton pour mesurer ce qui peut se passer.
Mais comme il y a une candidature FN, le scénario de 2004 n'est pas forcément à exclure.
Une conquête du canton par la gauche serait quand même un drôle de truc, d'autant que le siège est à droite depuis 1979 et le retrait de Michel Rosenblatt, maire de Montfermeil jusqu'en 1978.