4 régions pour l'UMP ?

[Jean-Philippe]

Comme je le disais il y a quelques jours, si l'UMP sauve l'Alsace, ce sera déjà pas mal.
Elle ne devance le PS que dans 8 régions dont 2 avec plus de 3 points. Mais même en Alsace, le total des voix de gauche est supérieur à celui de droite.
Alsace (16 points d'écart en faveur de l'UMP), Auvergne (moins d'1 point), Centre (moins d'1 point), Champagne-Ardenne (moins d'1 point), Corse (6 points), Franche-Comté (2 points), IDF (4 points), Rhône-Alpes (moins de 2 points).

[Jean-Philippe]

La droite gagne donc 3 régions contre 2 en 2004. Succès en trompe-l'oeil car pour m'être assez sérieusement penché sur la situation dans les DOM, ce succès est le fait de la division d'une gauche qui n'est dominée par le PS qu'en Guadeloupe, ce n'est pas un hasard.
A la Réunion, la gauche était divisée et le sortant était plus usé qu'il ne semblait le croire. Un nouveau cycle politique va s'y ouvrir, l'après Vergès.
En Guyane, je l'ai déjà dit : la liste soutenue par l'UMP comporte seulement 3 membres de l'UMP (je me trompe peut-être, mais je crois l'avoir lu) et est dirigée par un homme qui se dit toujours de gauche (plus Bockel ou Kouchner que Besson), tandis que la gauche était fragmentée en 5 listes au premier tour, donc celle du PSG usé lui aussi par sa domination de longue date.

Cependant, en métropole, le recul est net et est général. La droite ne progresse presque que dans les régions où le FN était présent en 2004 et où il est éliminé dès le 1e tour en 2010, ainsi qu'en Alsace où on a probablement assisté à un réflexe légitimiste. Il y a aussi une légère progression dans le Centre, en Bourgogne, en Franche-Comté (en Corse, l'UMP progresse, mais le total de la droite recule davantage). Partout ailleurs elle chute, parfois fortement (moins 7 points en Auvergne).

[Jean-Philippe]

Contrairement à ce que disait X Bertrand (avant les résultats je crois), la droite perd des élus par rapport au total UMP-UDF de 2004, que ce soit en métropole (-32) ou en prenant en compte les DOM puisque le solde total est de 11 sièges en sa défaveur, malgré un solde positif en terme de régions.

En effet, excepté les 5 régions où le FN est éliminé alors qu'il avait des élus sortants, où l'UMP gagne mathématiquement 2 sièges (+6, mais en Aquitaine où le FN est remplacé dans la triangulaire par le Modem, Darcos perd 4 des 21 sièges de 2004, dont 9 passés au Modem depuis), l'UMP ne gagne de siège qu'en Alsace et dans le Centre, au détriment du FN (un à chaque fois).
La droite gagne donc des élus dans 6 régions métropolitaines (et bien sûr les deux conquêtes outre-mer), reste stable en Bourgogne, Franche-Comté et en perd partout ailleurs :
1 dans 5 régions : Champagne-Ardenne, Haute-Normandie, Picardie, PACA, Martinique
2 dans 3 régions : Limousin, Lorraine, Nord-Pas-de-Calais
3 dans 3 régions : Auvergne, Languedoc-Roussillon, Pays-de-la-Loire
4 en Aquitaine
5 dans 2 régions : Bretagne, Rhône-Alpes
7 en Corse
8 en Guadeloupe

L'argument que les triangulaires favorisent la gauche est toujours aussi peu valable dès lors que l'avance de la gauche est importante : en Basse-Normandie, la gauche écrase la droite, le FN étant éliminé. L'avance du PS de 11 points en PACA était impossible à rattraper pour la droite. Les électeurs FN n'auraient pas voter à 50% pour l'UMP sans que certains ne votent à gauche pour sanctionner la droite.